Élections 2024 : que proposent les partis en matière d'alimentation durable ?

Ce dimanche 9 juin 2024, les citoyen·nes ont rendez-vous aux urnes à l’occasion, entre autres, des élections régionales. Qu’ont prévu les partis wallons en matière d’alimentation durable ? Pour le savoir, nous avons épluché leur programme.

En démocratie, nous avons la chance de pouvoir faire entendre régulièrement notre voix. L’acte de voter ne se résume pas seulement à choisir des représentants politiques. Il constitue une opportunité d’influencer les décisions qui façonnent notre société.

Parmi les enjeux essentiels de notre époque, l’alimentation durable occupe une place importante. Elle touche directement à notre santé, à notre environnement et à notre économie. Les élections régionales de juin 2024 représentent donc une occasion primordiale pour les citoyen·nes de s’exprimer sur ces questions essentielles et sur leur ambition de voir émerger un système alimentaire durable.

Pour objectiver la prise en compte de ces questions par les différents partis wallons, nous avons souhaité analyser leur programme politique en nous focalisant sur les thématiques en lien avec nos missions directes. Voici le résultat de cette analyse.

Des leviers d’action pour une accélération de notre transition alimentaire

Premier constat à la lecture des différents programmes des partis politiques wallons : la transition alimentaire est bien présente, mais envisagée par chacun avec quelques spécificités. Au menu, voici les leviers d’action choisis par chaque parti.

  • des repas durables dans les cantines ;
  • des marchés publics visant des produits durables et spécifiquement bio et circuits-courts ;
  • des circuits-courts de proximité via des coopératives, supermarchés coopératifs, ceintures alimentaires, outils de transformation ;
  • un focus sur la santé via l’éducation à la santé nutritionnelle, la généralisation du Nutriscore, ainsi que l’encadrement et/ou la limitation de la publicité alimentaire ;
  • des prix rémunérateurs pour les acteurs de la chaîne d’approvisionnement ;
  • l’accessibilité d’une alimentation durable pour tous via la sécurité sociale de l’alimentation et des prix abordables ;
  • encourager les achats et débouchés de produits locaux (via la diminution et/ou suppression de la TVA sur certains produits alimentaires) ;
  • la souveraineté alimentaire et l’inscription du droit à l’alimentation dans la Constitution ;
  • lutter contre le gaspillage alimentaire ;
  • la mise en place d’un service public de l’alimentation scolaire ;
  • la généralisation et le renforcement des conseils de politique alimentaire locaux.
  • des repas durables dans les cantines ;
  • une évolution du code des marchés publics ;
  • des circuits-courts de proximité via par exemple des ceintures alimentaires ;
  • encourager les achats et débouchés des produits locaux via notamment la diminution ou la suppression de la TVA sur certains produits alimentaires ;
  • des prix rémunérateurs pour les acteurs de la chaîne d’approvisionnement ;
  • un focus sur la santé via l’encadrement et/ou la limitation de la publicité pour certains aliments ainsi qu’un label nutritionnel ;
  • la sécurité sociale de l’alimentation ;
  • la réduction du gaspillage alimentaire ;
  • généraliser et renforcer les conseils de politique alimentaire locaux.
  • développer les repas durables dans les cantines, qu’elles soient scolaires, universitaires, dans les hautes écoles, les maisons de repos et les hôpitaux ;
  • une évolution du code des marchés publics pour une alimentation relocalisée ;
  • des circuits-courts de proximité via un soutien aux maraîchages, aux petits élevages, aux ceintures alimentaires, aux commerces de produits locaux et via le développement des outils de transformation ;
  • des prix rémunérateurs pour les acteurs de la chaîne d’approvisionnement via un soutien aux produits équitables et aux filières agricoles spécialisées, encourager les achats et les débouchés de produits locaux et/ou en circuits-courts, via les chèques « alimentation », la diminution ou la suppression de la TVA sur certains produits alimentaires… ;
  • l’accessibilité d’une alimentation durable pour tous via la sécurité sociale de l’alimentation, l’aide alimentaire, les frigo solidaires, mais aussi le soutien aux épiceries et aux restaurants sociaux,  avec un focus sur les étudiants précarisés ;
  • la réduction du gaspillage alimentaire;
  • le droit à l’alimentation;
  • une administration publique de l’alimentation.
  • des repas durables dans les cantines ;
  • un focus sur la santé via la prévention contre la malbouffe ;
  • des circuits-courts de proximité ;
  • lutter contre le gaspillage alimentaire ;
  • des cahiers des charges pour des produits de qualité et de provenance locale ;
  • le développement de la technologie et de l’innovation ;
  • des emplois de qualité.
  • des repas durables dans les cantines ;
  • une évolution du code des marchés publics ;
  • des circuits-courts de proximité via des ceintures alimentaires, des hubs locaux, … ;
  • la création d’une monnaie locale wallonne digitale.
  • des repas durables dans les cantines ;
  • des marchés publics d’intérêts nationaux, régionaux, transcommunaux (sur le modèle français) ;
  • l’accessibilité d’une alimentation durable pour tous via la sécurité sociale de l’alimentation ;
  • un focus sur la santé via l’encadrement et/ou la limitation de la publicité pour certains aliments ;
  • encourager les achats et débouchés des produits sains, via une diminution des prix ;
  • lutter contre le gaspillage alimentaire.

S’il ne ressort pas explicitement dans les lignes précédentes, il est important de noter que l’environnement est également bien présent dans les différents programmes des partis politiques wallons. Celui-ci est principalement développé dans les sections « Agriculture » et n’a donc pas fait l’objet, ici, de notre analyse.

Un focus sur les cantines

A la vision de ces différents programmes, et en lien avec le travail de la Cellule Manger Demain sur la transition de la restauration collective, on peut souligner également la volonté récurrente des partis de travailler sur des repas durables dans les cantines. Les 200.000 repas chauds servis chaque jour dans la restauration collective en Wallonie font effectivement de ce secteur un enjeu majeur pour la transition du système alimentaire wallon.

Chez Manger Demain, mettre en place une politique d’alimentation durable dans les cantines des collectivités est au cœur de notre mission. Mais comment les partis imaginent-ils cette assiette durable ? La réponse ci-dessous :

Le programme de Défi soutient une assiette composée d’aliments provenant de circuits-courts, locale, labellisée et moins carnée.

Le programme d’ecolo propose une assiette, accessible à tous, bio et locale, labellisée, gratuite dans les écoles et financée via des aides coups de pouce, notamment pour une rémunération juste des acteurs de l’approvisionnement.

Le programme des Engagés propose une assiette locale, accessible financièrement, gratuite dans les écoles et labellisée et ce, y compris dans les maisons de repos et les hôpitaux.

Le programme du MR propose une assiette composée d’aliments sains et équilibrés, provenant de circuits-courts et locaux.

Le programme du PS soutient une assiette gratuite dans les écoles, bio et locale, accessible et proposant une rémunération juste. Leur programme défend également une éducation à la santé nutritionnelle, des réfectoires et cuisines de qualité, ainsi que l’intégration du temps de midi au temps scolaire. 

Le programme du PTB soutient une assiette contenant plus de protéines végétales et gratuite dans les écoles.

Manger Demain