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de relocalisation en Wallonie
« Relocalisons nos savoirs » : c’est l’une des trois ambitions portées par le plan d’actions Food Wallonia, adopté par le Gouvernement wallon en octobre 2022. Dans cette volonté de relocaliser et de mobiliser les savoir-faire des producteur·rices et des artisan·nes wallon·nes, la Wallonie a souhaité soutenir prioritairement l’offre en produits durables. Elle l’a fait à travers 4 appels à projets, lancés en 2020 et 2023, permettant de développer l’amont de la chaine d’approvisionnement, de la production à la distribution.
Le premier (lancé en 2020), dont la mise en cohérence des projets retenus a été confiée à la Cellule Manger Demain, a vu 46 projets diversifiés être soutenus à hauteur de 11.700.000€, principalement pour financer des ressources humaines.
En 2023, les trois autres appels à projets visaient le développement d’infrastructures à petite échelle pour les filières fruits / légumes / céréales / protéines végétales (à concurrence de 12.000.000 €), la structuration de celles-ci (pour un montant de 3.000.000 €) et la création de 9 structures névralgiques (pour une enveloppe de 28.900.000 €). Pour ces appels, c’est le Pôle de compétitivité agroalimentaire wallon « Wagralim » qui a été désigné comme structure experte pour faciliter la mise en place de ces projets.
En décembre 2023, le Gouvernement wallon a décidé de poursuivre son soutien à certains projets du premier appel et ce jusque fin juin 2025. C’est donc 19 projets qui bénéficient d’un soutien renouvelé ainsi que 10 projets de conseils de politique alimentaire locaux (CPA). La Cellule Manger Demain poursuivra, à ce titre, sa mission d’accompagnement.
Après 3 ans de mise en œuvre et à l’aide des récits collectés auprès des différents porteurs de projets concernés, nous vous proposons, à travers cet article, un retour (non exhaustif) sur cette dynamique de relocalisation jalonnée d’initiatives, de collaborations et d’expériences stimulantes et inspirantes.
Qu’il s’agisse de redévelopper des vergers hautes tiges, de valoriser les productions fruiticoles wallonnes, de créer des filières et des débouchés pour de nouvelles filières telles que les protéines végétales ou l’huile de tournesol, de mettre en place une filière de céréales panifiables 100% wallonne, de développer la commercialisation de viande bovine ou encore de mettre à disposition des producteur·rices des bonnes pratiques pour valoriser leurs invendus, ces 12 projets sont assurément des laboratoires dont l’expérience et les enseignements permettront d’enrichir de nombreux projets futurs.
Zoom sur les projets pilotes d’huile de tournesol et de production de protéines végétales.
Projet porté par le Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W), en collaboration avec la SCAM, Alvenat et trois agriculteurs.
L’expérience n’a pas été de tout repos. En effet, ces trois dernières années ont été extrêmement contrastées d’un point de vue climatique. Seule l’année 2022 s’est donc montrée favorable à la culture du tournesol avec une récolte d’un grain de qualité et un prix de vente attractif pour les agriculteur·rices. De fait, ces trois dernières années ont également été marquées par d’importantes fluctuations des prix de vente du tournesol, une situation rarement observée jusqu’à présent.
Malgré tous ces obstacles, les premiers champs de tournesol ont fait leur apparition dans nos campagnes et les premières bouteilles d’huile qui en résultent ont pris place dans les points de vente circuit court.
Le projet a donc permis de mettre en place la filière de production d’huile de tournesol locale. Toutefois, il est nécessaire pour les prochaines années de développer des variétés plus précoces, adaptées à notre climat ainsi que des outils de lutte contre les nuisibles.
Cette filière aura très certainement un bel avenir en Belgique à l’image de cette année 2022 au cours de laquelle pas moins de 8000 litres d’huile de tournesol ont été produits.
Projet porté par la Fédération Wallonne de l’Agriculture (FWA), en collaboration avec le CEPICOP et FEGRA.
Les filières de production de protéines végétales semblent prometteuses en Wallonie. On peut le mesurer grâce à l’établissement d’un premier état des lieux sur base de l’offre wallonne actuelle en protéines végétales.
Ici aussi, le projet a dû faire face à de nombreuses difficultés : la guerre russo-ukrainienne a notamment provoqué d’importantes fluctuations économiques et le prix à la tonne des céréales a quasiment doublé, dissuadant les agriculteur·rices d’intégrer des protéines végétales dans leur plan de culture.
Actuellement, certaines cultures de protéines végétales sont déjà valorisables en agriculture biologique comme les pois chiches, les lentilles et l’huile de cameline. Ces filières pourraient aussi se développer en agriculture raisonnée grâce à l’adaptation de nos habitudes alimentaires. Cependant, pour atteindre cet objectif, des lots homogènes et de volumes plus importants seront nécessaires. Selon la FWA, pour valoriser ces productions plutôt que les produits importés, il est essentiel de lever les freins agronomiques de ces cultures.
Il nous faudra donc davantage de recul sur les tests pour observer le fruit des travaux menés. Toutefois, l’état des lieux ainsi que les premiers essais agronomiques réalisés sont une bonne base, désormais confiée à Protewin pour la suite des travaux.
Zoom sur deux capsules vidéo inspirantes réalisées par la Cellule Manger Demain sur les céréales panifiables et les vergers hautes tiges.
Comment travailler ensemble ? Comment structurer les échanges de marchandises et leur commercialisation sur le territoire wallon ? Quels sont les lieux de discussion et de concertation ? Comment centraliser les informations des acteurs de terrain ? Voilà autant de questions auxquelles les 8 projets de ce pool ont tenté de répondre !
Parmi les projets soutenus, une majorité étaient tournés vers le BtoB[1] notamment via les points de vente circuit court et les collectivités. Comme déjà évoqué, ces dernières années ont été marquées par une difficulté accrue pour le circuit court. Nombre de points de vente ont malheureusement mis la clef sous la porte, dont un des projets de commercialisation soutenu dans ce cadre. Pour faire face aux crises successives, la Cellule Manger Demain a notamment mis en place, grâce au soutien de la Wallonie, le coup de pouce « du local dans mon point de vente ». Il a pour objectif d’aider les points de vente à augmenter et fidéliser leur clientèle, tout en assurant une plus grande accessibilité à l’alimentation durable.
Zoom sur les projets du Collectif 5C, Carolostore et Digicirco.
[1] Activités commerciales entre deux entreprises
Depuis son lancement en 2017, le Collectif 5C a diversifié et augmenté le nombre d’actions de communication pour fédérer ses membres au nombre d’une quarantaine de coopératives en Wallonie et à Bruxelles. Le Collectif 5C, c’est annuellement deux grands évènements (5C et Petite foire), huit campagnes grand public, un site Internet et de nombreuses publications sur les différents canaux du Collectif. Ces chiffres démontrent la (re)connaissance du Collectif par ses partenaires dont le nombre de membres croit chaque année. Le Collectif 5C dispose désormais d’une connaissance fine de ses membres, capitalisée autour d’indicateurs rassemblés dans un observatoire, lancé fin 2023 pour collecter des données chiffrées sur les membres.
En juin 2024 un second observatoire a été lancé, directement connecté à la rédaction et à la validation du Manifeste et de la Charte 5C visant à engager les membres vers une analyse puis une amélioration de leurs pratiques d’approvisionnement.
Les perspectives du Collectif ? Définir concrètement le changement d’échelle du circuit court par province avec ses membres et mettre en place un plan d’action par province, en synergie avec les ceintures alimentaires. Il s’agit aussi d’ouvrir le membership à d’autres acteurs économiques du circuit court !
Depuis janvier 2023, suite à la réorientation de son activité économique du BtoB vers le BtoC , la Ceinture Alimentaire Charleroi Métropole (en soutien à la coopérative Circulacoop) a lancé un supermarché de producteurs à Marcinelle : le « Carolostore ». Le projet est de taille puisqu’il s’agit d’un espace commercial de 600m² comprenant un atelier traiteur, une boulangerie-pâtisserie, une boucherie, un espace fruits et légumes, un espace vrac, etc.
Le projet s’appuie sur une équipe de 4,5 ETP et a réussi le pari de mobiliser 556 coopérateurs dont 53 producteur·rices / artisan·nes. Si le projet demeure encore économiquement fragile avec en moyenne 843 clients par semaine, la localisation idéale du projet à l’entrée de la ville et dans un secteur de grand passage est prometteuse.
Le Carolostore est clairement un nouvel atout pour la distribution de produits issus des filières locales pour la Ville de Charleroi et se veut être en capacité de devenir un acteur BtoB pour les restaurants, petits magasins et collectivités du territoire en collaboration étroite avec les autres coopératives.
Digicirco est le fruit d’une collaboration entre Aktina ASBL, Oxfam- Magasins du Monde et l’ULB, qui gèrent chacune l’une des trois plateformes en soutien des acteur·rices du circuit court.
Si le projet a dû faire face à la faible disponibilité de certain·es producteur·rices, compte tenu de la complexité des outils, les membres du projet Digicirco n’ont pas ménagé leurs efforts au service d’une plus grande transparence pour la santé des consommateur·rices et la mise en conformité en matière d’étiquetage des denrées alimentaires (règlement INCO).
Relevons ici différentes collaborations pour la consolidation de l’information circuits courts en province de Luxembourg, avec les épiceries participatives du Cellier du Baudet (Bertrix) et Cœur de Village (Tintigny), ainsi que pour la digitalisation de l’offre de producteurs locaux avec Alim’ath et le Conseil de Politique Alimentaire local Wallonie Picarde.
Les Conseils de Politique Alimentaire (CPA) sont des structures de gouvernance collaborative rassemblant des acteur·rices d’un même territoire gravitant autour des différentes dimensions de l’alimentation. Un CPA local peut être défini comme un incubateur d’idées favorisant la cohérence et la collaboration entre projets liés à l’alimentation et pro-actif dans la co-construction de politiques alimentaires en représentant l’intérêt général.
Zoom sur certains Conseils de Politique Alimentaire du territoire wallon
La Ceinture Aliment-Terre Liégeoise (CATL), la Conférence des Bourgmestres du territoire de Liège Métropole et l’Uliège sont à l’initiative de la création du CPA local sur le territoire de Liège Métropole. Véritable mix entre plaidoyer et travail concret, le travail de ce CPA (lancé en décembre 2022 et fort de ses 120 membres issus des différents secteurs) a porté sur 6 thématiques considérées comme prioritaires.
On relèvera parmi les nombreuses avancées du CPA, le recensement de projets innovants en termes d’alimentation durable au sein des organisations d’aide alimentaire et CPAS, une enquête sur les habitudes de consommation de milliers de liégeois·es, la contribution à l’adaptation des formations en boulangerie aux enjeux de durabilité, la mise en avant des aides et difficultés liées à la question de la main-d’œuvre agricole, l’échange de bonnes pratiques entre cuisines de collectivités, la réalisation d’une carte reprenant les terres publiques agricoles sur l’arrondissement de Liège, le recensement d’outils permettant d’orienter la commande publique vers des produits alimentaires durables, etc.
Depuis lors, de nouvelles thématiques d’action ont été identifiées et en vue des élections, ces préoccupations et propositions ont fait l’objet d’un mémorandum porté par les acteur·rices de la transition alimentaire du territoire.
Depuis 2017, le RATaV (Réseau Aliment-Terre de l’arrondissement de Verviers) vise à inciter, encadrer et accompagner la relocalisation d’un système alimentaire sur le territoire des 20 communes francophones de l’arrondissement de Verviers. Parmi les projets, il y a le développement d’un Conseil de Politique Alimentaire permettant d’élargir le réseau existant et d’établir un dialogue entre les parties prenantes du territoire.
Le CPA a su trouver sa légitimé aux yeux des acteur·rices de son territoire (élu·es, entreprises, associations, citoyen·nes). Parmi ses réalisations, relevons par exemple l’édition d’un répertoire papier et téléchargeable des initiatives alimentaires locales (dont 4.000 exemplaires ont été distribués) et la création d’un outil logistique « terre d’herbage » qui facilite la livraison de produits locaux aux franchisés.
Une des pépites du RATaV est également sans conteste le « Festival Nourrir Autrement », consacré aux initiatives alimentaires locales, qui se déroule chaque année vers la fin du mois de mai. Cet événement médiatique plus populaire que jamais est désormais coorganisé par 70 partenaires et diffusé dans les 20 communes de l’entité verviétoise.
Porté initialement par les GAL Pays des Tiges et GAL Condroz-Famenne, le CPA Cœur de Condroz a été mis en place en 2021 afin d’accélérer la transition amorcée sur le territoire.
Fort de ses 18 membres, le CPA est en activité depuis 2022. Il propose notamment aux 6 communes de l’entité de participer à une série d’ateliers sur des thématiques précises.
On relèvera, sur base d’un diagnostic territorial établi dans le cadre du lancement du CPA, l’impulsion des projets concrets tel qu’un collectif maraîcher pour fournir les professionnel·les du territoire (cantines, épiceries, HoReCa). Ce projet a été soutenu pendant 3 ans par la Région wallonne pour structurer la filière maraîchère en Cœur de Condroz afin d’assurer l’approvisionnement local en fruits et légumes des opérateurs B2B. Un autre projet-phare du CPA Cœur de Condroz est ici aussi l’organisation du « Festival Nourrir Cœur de Condroz » dont la 4e édition aura lieu du 23 au 25 mai 2025 !
Le Conseil de Politique Alimentaire du Cœur du Hainaut, porté par Hainaut Développement (HD), s’appuie sur l’expérience, les connaissances acquises et les valeurs immatérielles accumulées au cours des trois années disponibles sur le site de Cœur du Hainaut. Le CPA local poursuit ses travaux en catalysant les énergies d’une cinquantaine d’acteur·rices impliqué·es dans 5 groupes de travail thématiques tels que la sensibilisation des (jeunes) mangeur·euses, l’accessibilité, le lien avec les pouvoirs publics, la restauration collective et les plantes sauvages comestibles.
La pépite du CPA est très certainement ici aussi la création et l’organisation de deux éditions (et une 3ème en préparation) du Festival “Nourrir le Cœur du Hainaut”, proposant plus de 70 activités.
Dans ce pool, les 8 projets sont très variés : certains touchent de près ou de loin à l’accès aux terres et à la mise à disposition de terres publiques en faveur de projets nourriciers, d’autres portent sur l’approvisionnement de collectivités, certains portent sur le développement d’outils tels qu’une cuisine centralisée, une légumerie ou un score de durabilité tandis que d’autres encore visent la réalisation de paniers locaux sur diverses filières.
Zoom sur les projets C’Durable, le réseau agricole structuré pour nourrir Namur, Loca’Terre et les Broutards.
Le projet « C’Durable », porté par Saveurs Paysannes, a donné naissance à la création d’un outil de diagnostics sous forme de scores de durabilité auprès des éleveur·euses. Il permet d’évaluer les pratiques agricoles et leur impact sur la biodiversité, le climat et le bien-être animal. Près de 60 fermes se sont déjà prêtées au jeu. Et la moitié, au moins, affiche publiquement leur score sur les produits et dans les espaces de ventes. Les perspectives du projet visent à étendre les diagnostics de durabilité aux élevages ovins dès l’automne 2024, et ensuite aux volailles et élevages porcins courant 2025.
Avec du recul, chez C’durable, on est fier d’être parvenu à créer, tester et améliorer un outil évaluatif de qualité. Ceci va de pair avec des outils et une communication efficaces via l’amélioration continue du site Internet et, des produits de communication qui l’accompagnent (score de durabilité, étiquetage, panneaux, etc.).
Ce projet porté conjointement par la Ville de Namur, le CPAS de Namur et la Ceinture Alimentaire Namuroise (CAN) a permis de relocaliser les assiettes des collectivités publiques. Les 5 maisons de repos du CPAS et les 21 cantines scolaires de la Ville ont ainsi obtenu le Label Cantines Durables au niveau 2 (symbolisé par 2 radis).
Ces réalisations ont été rendues possibles grâce à la mise en service de la nouvelle cuisine centrale du CPAS (dimensionnée pour produire 2500 repas/jour), ainsi qu’à la mise en place d’une cuisine de réchauffe et d’un système de livraison en liaison chaude pour permettre la fourniture des repas scolaires.
Parmi les nombreuses réussites du projet, nous soulignons ici l’attribution de dix hectares de terres agricoles à un collectif de jeunes producteur·rices motivé·es. Leur projet vise le développement d’une ferme urbaine ancrée sur le territoire, diversifiée (maraîchage, tisanerie, fromagerie, verger…) et tournée vers des débouchés ultra-locaux.
Le projet a été porté par l’ASBL Basse-Meuse Développement. Parmi les réalisations concrètes, le projet a permis d’organiser le Salon Objectif Terre, un lieu unique où se rencontrent tous les acteur·rices de l’alimentation durable — producteur·rices, institutions, écoles primaires et secondaires. Le salon, organisé à Blegny, a vécu sa 3e édition en 2024 et a attiré plus de 700 visiteurs intéressés par une réorientation dans le secteur de l’alimentation durable.
Les perspectives envisagées pour la suite du projet sont multiples. On citera le projet « Agriculture sociale, une réduction des inégalités » retenu dans le cadre du nouveau GAL Basse-Meuse. Ce projet apportera un soutien en main-d’œuvre aux agriculteurs locaux tout en favorisant la réinsertion professionnelle de publics vulnérables.
Le projet, porté par Planteurs d’Avenir, est construit en partenariat avec l’Agence de Développement Local et soutenu par les autorités communales d’Awans. Il a commencé en juin 2022. Son but est de protéger les prairies de pâturage en voie de disparition et de contribuer à les rentabiliser grâce à la vente directe de viande bovine issue des élevages locaux.
A la base du projet, un comité citoyen s’est associé avec 5 éleveur·euses locaux·ales facilitant la vente, l’organisation des distributions de colis et la rétrocession du paiement aux éleveur·euses (sans marge). Deux ans plus tard, ce comité constitué en ASBL est récompensé par le prix des Acteurs de la Transition Ecologique et Alimentaire de la Province de Liège (2024). Une belle réussite et des enseignements pour ce projet aux ambitions environnementales élevées mais confronté à la réalité économique des éleveur·euses jugeant l’élevage à l’herbe peu efficace et rentable.
Un rapport final destiné aux collectifs et associations voulant monter un projet similaire dresse les étapes du projet, analyse les succès, les échecs, le contexte et les raisons de l’évolution qu’a connu le projet.
Ces projets ont la particularité d’avoir dans leur cœur d’activité une dimension sociale prédominante : il s’agit tant d’entreprises de travail adapté que de structures de cohésion sociale s’adressant à un public spécifique (notamment fragilisé). Parmi les projets qui se poursuivront jusqu’en juin 2025, la dynamique des maisons de l’alimentation durable !
Zoom sur la Maison de l’Alimentation durable et inclusive de Liège (MAdiL) portée par la Ville de Liège.
Cette dernière a développé un large éventail d’activités allant de programmes de sensibilisation dans les écoles à l’organisation d’ateliers culinaires tant pour le grand public que pour un public fragilisé. A travers ses missions, la MAdiL a travaillé à la création de liens directs entre mangeur·euses et producteur·rices. Cette expérience a abouti notamment à la rédaction d’une charte définissant une vision commune de l’alimentation durable et inclusive. Cette charte sert d’outil de cohésion pour les partenaires de la MAdiL, d’auto-évaluation pour les activités existantes et de guide pour la création de nouvelles activités.
Toutes deux lauréates de l’appel à projets « Soutenir la relocalisation de l’alimentation en Wallonie », la MAdiL et la Maison de l’Alimentation durable de Charleroi (MAD Carolo) ont naturellement établi des échanges réguliers pour partager leurs expériences, défis et bonnes pratiques. En mars 2023, elles ont collaboré sur la rédaction d’un mémorandum en vue des élections régionales de 2024, permettant d’identifier les enjeux communs et les spécificités de chaque MAD. Elles ont été rejointes par une troisième MAD, la Maison de l’Alimentation durable de Namur, soutenue dans le cadre du prolongement de cet appel à projet jusque juin 2025.
Ce coup de (rétro) projecteur mené au sein de ces « laboratoires de la relocalisation » de l’alimentation nous aura permis d’entrevoir de nombreuses actions et coopérations menées aux quatre coins de la Wallonie au service de la transition de notre système alimentaire. Les enseignements qui découlent de ces projets constituent un ensemble d’avancées inspirantes et de ressources disponibles pour toutes celles et ceux qui souhaiteraient s’en nourrir.
Grâce à l’ensemble des soutiens dédiés à la relocalisation, l’offre en produits durables a bénéficié d’aides importantes pour se développer/se structurer. Il faut cependant tenir compte du fait que les débouchés actuels de ces produits alimentaires durables et relocalisés sont fragiles et que sans un encouragement clair et une consolidation de ceux-ci dans le moyen et long terme, les efforts faits en amont seront infructueux. Pour soutenir concrètement la demande, il est nécessaire de poursuivre les efforts notamment via un soutien aux projets de cantines durables, d’accès de toutes et tous à l’alimentation durable, de discours communs en faveur d’un cadre rénové de la réglementation des marchés publics ou encore via un soutien structurel aux structures facilitatrices telles que les CPA locaux.
L’alimentation est à la croisée de nombreux enjeux cruciaux et interconnectés : continuons d’unir nos forces, d’échanger, d’œuvrer et de nous rencontrer en faveur de la transition de nos systèmes alimentaires !
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