Zoom sur la dynamique des ceintures alimentaires en Wallonie
Qu’est-ce qu’une ceinture alimentaire ? Quels sont les principaux éléments communs et divergences entre les initiatives wallonnes ? Quels sont les points d’attention, les freins et les leviers les plus importants de ce type de projet ? Voici les principales questions auxquelles nous avons voulu, au travers d’une fiche thématique, apporter des éléments de réponse puisés dans la littérature grise et scientifique sur le sujet.
CONCEPT ET INITIATIVES WALLONNES
Apparues à la fin du 20e siècle, les ceintures alimentaires ne disposent pas de définition officielle et il n’y a pas d’actions spécifiques à mener pour être désigné comme tel. Elles partagent néanmoins l’ambition de nourrir les habitants d’un territoire avec une alimentation de qualité produite localement et visent ainsi à relocaliser l’alimentation en vue de rendre les territoires plus résilients. Enfin, c’est surtout un état d’esprit de coopération, de durabilité, d’équité (SAW-B).
En Wallonie, il existe plusieurs dynamiques alimentaires territoriales reprises sous l’appellation de « ceinture alimentaire ». La première a été lancée en 2013 à Liège et en a ensuite inspiré d’autres en Wallonie (particulièrement le RATAV, fondé en 2016).
Dans le Hainaut, deux principales initiatives de Ceintures alimentaires existent : celle de Charleroi-Métropole (2017) et celle du Tournaisis (2018). Un quatrième projet de Ceinture alimentaire a été lancé en 2019 sur l’arrondissement de Namur.
Il existe par ailleurs des projets de ceintures alimentaires à différents stades de développement :
- Sur le territoire de Verviers, avec le Réseau Aliment-Terre de l’Arrondissement de Verviers (2016)
- A Huy également, le concept de ceinture alimentaire fait écho et d’autres initiatives pourraient émerger dans d’autres zones.
POINTS D’ATTENTION, FREINS ET LEVIERS
Pour favoriser la réussite des ceintures alimentaires, nous avons relevé de nombreux points d’attention, freins et leviers et les principales recommandations suivantes :
- S’appuyer sur un leadership fort au démarrage pour entrainer d’autres acteurs et créer un collectif de projet
- Développer des plaidoyers de qualité et aider les parties prenantes à cerner les enjeux, le concept et la plus-value d’une tel projet.
- Développer une gouvernance multi-acteurs, ouverte et souple et développer des modalités d’animation adaptées à tous les acteurs.
- Avoir des règles du jeu explicites et un pilotage clarifié et adossé à une animation reconnue et dédiée.
- Faire entrer les acteurs en dialogue et faire le pari de la convergence plutôt que du consensus.
- Etablir un diagnostic en revisitant l’existant avec méthode et en l’enrichissant progressivement.
- Former une vision d’ensemble commune et coconstruire une stratégie et un projet fédérateur, en accompagnant ce travail d’une planification et d’indicateurs.
- Prendre en compte le fait que le projet agricole ne peut être déduit du projet alimentaire (et réciproquement).
- Adapter ses objectifs, sa stratégie et son récit aux spécificités du territoire, à sa culture et son identité souvent plurielle.
- Intégrer des actions à court et à long terme et faire converger au mieux les moyens des acteurs vers cette stratégie commune.
- Au niveau du territoire, distinguer l’échelle de gouvernance de l’échelle d’approvisionnement.
- Echanger avec d’autres porteurs de projet et/ou s’intégrer dans des réseaux et/ou s’entourer de personnes ressources extérieures.
- Disposer de ressources financières et logistiques.
Merci aux ceintures alimentaires wallonnes pour leurs contributions dans l’élaboration de cette fiche thématique !
